Le style de la mode à la française
Le stylisme de la mode française se caractérise par la clarté de la silhouette… Mais aussi par la complexité de la coupe… Ainsi qu’un ajustement qui épouse les contours du corps, avec une certaine rondeur. Les méthodes traditionnelles des tailleurs, qui reposent sur la structure interne et les doublures, sont toujours privilégiées.
La qualité des finitions et le travail à la main hautement qualifié font que l’on a plus de chances de voir des détails comme les boutonnières passepoilées et les bordures festonnées chez les stylistes français. Les Français ont tendance à employer des étoffes et des tissus pour tailleur assez légers… Ce qui donne un fini lisse et impeccable. Car les broderies, les dentelles et les perles ont longtemps caractérisé les collections de haute couture.
Le partenariat de l’état et des entreprises de la mode
Le gouvernement français a toujours soutenu les métiers de la couture. Les entreprises de stylisme et les industries sous-jacentes, ouvertes à l’expérimentation, coopèrent. La télévision française offre à la mode française une promotion gratuite pour soutenir les ventes nationales et l’export. Le gouvernement subventionne également les grands couturiers qui utilisent plus de 90 % de tissus français. Parce qu’il est plus facile pour les stylistes de réaliser leurs ambitions de créateurs à Paris… La capitale française est devenue un centre international. Des stylistes britanniques, japonais et européens y font leurs défilés. Ils ont déménagé leurs principaux studios de stylisme et showrooms à Paris. Enfin, en 1989, le gouvernement français a fourni un million d’euros pour la construction d’un espace d’exposition au Louvre, comprenant quatre halls, 4 000 Places.
La Haute Couture
La haute couture, haut de gamme du marché, pratique les prix les plus élevés. Elle repose sur le prestige de tenues uniques, réalisées sur mesure, cousues à la main, vendues aux classes fortunées. Les maisons de couture célèbres incluent Valentino, Versace, Chanel, Dior, Lacroix, Givenchy, Balmain, Balenciaga, Lanvin et Yves Saint Laurent. À l’origine, la haute couture était par nature une forme de mode centrée sur le consommateur.
Christian Dior chamboule la mode
Toutefois, après le « newlook » révolutionnaire créé par Christian Dior en 1947, les collections ont de plus en plus souvent été réalisées d’après la seule vision du couturier. Dans les années 1960, des stylistes comme Pierre Cardin, André Courrèges et Paco Rabanne ont été parmi les premiers à lancer l’idée que la haute couture doit être une forme de mode expérimentale et artistique. Du fait de ses prix très élevés, elle a peu à peu perdu du terrain face à des boutiques de créateurs, tels que Mary Quant… Et des stylistes américains comme Rudi Gernreich et Ralph Lauren. De nos jours, la haute couture n’est plus aussi lucrative… Les prix sont prohibitifs et la clientèle permanente est estimée à tout juste 2 000 femmes. Dont la plupart sont des Américaines riches.
Beaucoup de maisons de couture font partie de conglomérats tels que LVMH (Louis Vuitton, Moet Hennessy) ou PPR (Pinault Printemps Redoute). La propriété de ces marques change de mains pour de fortes sommes d’argent, souvent à l’insu du grand public.
Les luttes financières
Mais ces dernières années, des luttes à coup d’OPA agressives et des poursuites en justice ont fréquemment eu lieu. Les collections de haute couture sont utilisées comme une forme de publicité prestigieuse pour d’autres produits possédés par les conglomérats, notamment des cosmétiques, des parfums et des accessoires, des lignes de diffusion et des licences.
La viabilité de la haute couture fait l’objet d’un débat continuel. Mais en 1991, Pierre Bergé, PDG d’Yves Saint Laurent, a déclaré que la haute couture aurait disparu sous dix ans. La haute couture est très occupée à provoquer sa propre disparition. La mode haut de gamme de l’Europe moderne ressemble de plus en plus à l’art contemporain… Elle est refermée sur elle-même, élitiste, et, plus préjudici16able que tout, risible. Colin McDowell, 1994. La haute couture semble s’essouffler et les grandes maisons emploient de jeunes stylistes pour revaloriser leur image, comme John Galliano chez Dior, Alexander McQueen chez Givenchy, Stella McCartney chez Chloé et Michael Kors chez Céline.
Paris, la capitale du prêt-à-porter
Le développement du prêt-à-porter de luxe et des lignes de prêt-à-porter, telles que Versus (Versace), Miu (Prada), et YSL Rive Gauche, produisant un meilleur retour sur investissement, a également amélioré leur sort. Les collections sont présentées à Paris, après le prêt-à-porter de la même saison. Mais les Places ne s’obtiennent que sur invitation. Les vêtements haute couture, réalisés pour un nombre de clients restreint, ne dépendent pas du même calendrier ni des mêmes périodes de livraison que ceux de la moyenne gamme ou de la grande distribution. Car les vêtements sont presque toujours confectionnés dans l’atelier, pour permettre les essayages et pour protéger les secrets de fabrication.