La mode en 60-70 chez les hommes

Les hommes n’échappent pas eux non plus à la mode et à une nouvelle génération de boutiques. Avoisinant le modèle féminin, elles renouvellent le rituel, le décor, l’achalandage d’un commerce traditionnellement frileux. S’attaquer à l’élégance d’un jeune homme à la fin des années soixante revient encore à mettre en cause sa virilité.

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L’influence des rock-Stars sur la mode

Sujet ultra-sensible, il faudra toute l’autorité des vedettes de la pop music pour imposer de nouveaux standards. La grande révolution de ces années se situe moins au niveau du vêtement masculin qu’elle ne se mesure à la longueur des cheveux. Beaucoup de garçons, subitement, refusent obstinément de couper les leurs.

Les excentricités sont à la mode

Rouflaquettes ou bananes gominées, ce genre de subversion hier encore appartenait aux voyous. Dès 1965 et pour dix ans, c’est dans les milieux intellectuels, chez les étudiants, les artistes, le petit monde de la rive gauche à Paris, celui de Chelsea à Londres et sur les meilleurs campus américains qu’on voit croitre et embellir des chevelures qui tombent jusqu’au milieu du dos. Ou se crêpent « à l’afro ». On se pare d’accessoires divers… On doit avoir un sac à main tendance, des bijoux dans le vent, les chaussures que l’on remarque…

Les perturbations de la société liées à la mode

Bagarres, pertes d’emploi, ostracismes divers entretiennent à ce sujet un scandale permanent. Jusqu’à l’émergence de la génération suivante qui va pratiquement se raser le crâne. Qu’importe, l’apparence des hommes en dix ans subit plus de changements qu’en un siècle. Parmi les grands du sur-mesure, le tailleur parisien Gilbert Feruch, remarquable technicien du vêtement, demeure l’inventeur du « col Mao ».

Quand les révolutionnaires influencent la mode

Beaucoup des révolutionnaires du look masculin, tel Pierre Cardin, lui doivent une part de leurs innovations. Ligne ajustée, épaules étroites, désentoilage, disparition de la cravate (parfois de la chemise), redingotes ou tuniques-vestes cintrées, combinaisons zippées, etc. Apparition d’accessoires, de sacs à main, de bijoux, de chaussures moins standards…

L’anticonformisme de la jeune génération

Dans cette mouvance élitiste, le vêtement de travail inspire à beaucoup de jeunes hommes un certain anticonformisme. En accélérant un refus du costume de papa. En prônant un style androgyne, en recourant à l’inépuisable marché de la fripe, le laisser-aller masculin s’érige en posture définitive. Parallèlement, tout un courant rétro engendre chez les hommes aussi un retour à l’élégance vestimentaire de la mode des années trente.

Le mélange néo-rétro fait son apparition

Ainsi beaucoup de garçons, partagés entre leur identification aux Stars du rock et leur amour des vieux films, tentent l’improbable compromis : chevelure abondamment bouclée, veston croisé en lin blanc, jean « pat’d’éph » et souliers Weston. Le tout peut être agrémenté d’accessoires divers… Casquettes en daim, chemises hawaïennes, chaussettes aux couleurs du drapeau Yankee, sigles pacifistes, badges prochinois ou Clips en bakélite.

Une mode basée sur des éléments très divers

L’exhumation de nombreux vêtements militaires (US de préférence), à dominante kaki, les chemises Oxford, le mocassin américain, d’impeccables T-shirts, version masculine du dessous-dessus, bientôt le vieux maillot de corps rebaptisé « débardeur », le petit sac à dos « scoot », la veste en tweed épaulée, le pull en V de couleur vive, sans oublier le foulard à dessin cachemire en tour de cou viendront imposer un certain ordre à la nonchalance beatnik du vestiaire masculin.